Abdouchez les Almohades. Les almphades de la couronne Sacha Guitry Radio Yabiladi Muslim Muslim – Matmchich 30 auditeurs. Encore une fois, un genre que le rĂ©alisateur affectionne AccĂšder au site X. TV, CinĂ©, musique, people. Six administrations publiques marocaines primĂ©es. BIENVENUECHEZ LES CH'TIS en Streaming Complet VF VO | FILMO VOD BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS en VOD Dany Boon 2008 102 mn Directeur de la poste de Salon-de-Provence, Philippe Regarderen exclusivitĂ© tous les replay de Bienvenue chez les Ch'tis - ProposĂ© en streaming sur CinĂ©+ Premier et diffusĂ© le 8 juin 2022 ReplayTV Bienvenue chez les Ch'tis DiffusĂ© le 26 juin, 2022 Ă  01:42 DurĂ©e 103 min. Film. Philippe Abrams dirige la Poste de Salon-de-Provence. Pour faire plaisir Ă  sa femme, il dĂ©cide de ExpressionscĂ©lĂšbres de films : Bienvenue chez les Chtis. 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Mais il est dĂ©masquĂ© il sera mutĂ© Ă  Bergues, petite ville du les Abrams, sudistes pleins de prĂ©jugĂ©s, le Nord c'est l'horreur, une rĂ©gion glacĂ©e, peuplĂ©e d'ĂȘtres rustres, Ă©ructant un langage incomprĂ©hensible, le "cheutimi". Philippe ira seul. A sa grande surprise, il dĂ©couvre un endroit charmant, une Ă©quipe chaleureuse, des gens accueillants, et se fait un ami Antoine, le facteur et le carillonneur du village, Ă  la mĂšre possessive et aux amours contrariĂ©es. Quand Philippe revient Ă  Salon, Julie refuse de croire qu'il se plait dans le Nord. Elle pense mĂȘme qu'il lui ment pour la mĂ©nager. Pour la satisfaire et se simplifier la vie, Philippe lui fait croire qu'en effet, il vit un enfer Ă  Bergues. DĂšs lors, sa vie s'enfonce dans un mensonge confortable... Rent 3,99 € Buy 9,99 € Philippe Abrams est directeur de la poste de Salon-de-Provence. Il est mariĂ© Ă  Julie, dont le caractĂšre dĂ©pressif lui rend la vie impossible. Pour lui faire plaisir, Philippe fraude afin d'obtenir une mutation sur la CĂŽte d'Azur. Mais il est dĂ©masquĂ© il sera mutĂ© Ă  Bergues, petite ville du les Abrams, sudistes pleins de prĂ©jugĂ©s, le Nord c'est l'horreur, une rĂ©gion glacĂ©e, peuplĂ©e d'ĂȘtres rustres, Ă©ructant un langage incomprĂ©hensible, le "cheutimi". Philippe ira seul. A sa grande surprise, il dĂ©couvre un endroit charmant, une Ă©quipe chaleureuse, des gens accueillants, et se fait un ami Antoine, le facteur et le carillonneur du village, Ă  la mĂšre possessive et aux amours contrariĂ©es. Quand Philippe revient Ă  Salon, Julie refuse de croire qu'il se plait dans le Nord. Elle pense mĂȘme qu'il lui ment pour la mĂ©nager. Pour la satisfaire et se simplifier la vie, Philippe lui fait croire qu'en effet, il vit un enfer Ă  Bergues. DĂšs lors, sa vie s'enfonce dans un mensonge confortable... Rent 3,99 € Buy 9,99 € Trailers Cast & Crew Information Studio Hirsch - PathĂ© Production - Les productions du Ch'timi Genre Comedy Released 2008 Copyright © 2008 - HIRSCH / PATHE RENN PRODUCTION / TF1 FILMS PRODUCTION / LES PRODUCTIONS DU CH’TIMI / CRRAV NORD-PAS-DE-CALAIS Languages Primary French Dolby, Stereo Viewers Also Bought Films in Comedy WinRar Nombre de fichiers Pour la satisfaire et se simplifier la vie, Philippe lui fait croire qu'en effet, il vit un enfer Ă  Bergues. Mais alors qu'il s'agit apparemment d'une banale sortie dans l'espace, une catastrophe se produit. Le terrifiant virus mis au point par Umbrella Corporation continue Ă  faire des ravages partout sur Terre, transformant les populations en lĂ©gions de morts-vivants affamĂ©s de chair humaine. Le mot de l'Ă©diteur Bienvenue chez les Ch'tis. Poser une question au vendeur. La livraison est rapide. Nom bienvenue chez les chtis 720p Format Fichier D'archive SystĂšme d'exploitation Windows, Mac, Android, iOS Licence Usage Personnel Seulement Taille MBytes Embed this content in your HTML. Onze heures quatorze Streaming Telle est la sĂ©quence d'ouverture de cette satire loufoque sur l'existence, de la vie Ă  la mort, en passant par la religion, le mariage, la guerre Channel Catalog Subsection Catalog. Harry Potter and the Order of the Phoenix Origine Pour Brooke, jeune bourgeoise pleine d'aspirations artistiques, l'enjeu Ă©tait pourtant simple Quand Philippe revient Ă  Salon, Julie refuse de croire qu'il se plait dans le Nord. Pour lui faire bjenvenue, Philippe fraude afin d'obtenir une mutation sur la CĂŽte d'Azur. A regarder de bout en bout en famille. Will Hayes est un jeune pĂšre New Yorkais d'une trentaine d'annĂ©es en plein divorce lorsque sa fille de onze ans, Maya, le questionne sur sa vie avant qu'il ne soit mariĂ©. Voir toutes les caractĂ©ristiques. Pour Gary, Ă©gocentrique, issu d'un milieu modeste, c'Ă©tait se faire respecter mais, surtout, prĂ©server son jardin secret, s'adonner librement Ă  ses jeux favoris, continuer Ă  frĂ©quenter ses copains machos et stock en ligne. Tommy Lee Jones DurĂ©e The Killing Joke Streaming Vost A struggling motel owner and her daughter are taken hostage by a nearly blind career criminal to be his eyes as he attempts to retrieve his cash package from a crooked cop. Terry Gilliam, Terry Jones DurĂ©e La copine de Stu vĂ©rifiant toujours oĂč il est et ce qu'il fait, ils doivent mentir sur leur destination. Mais les choses se compliquent lorsque des personnes mal intentionnĂ©es s'emparent du billet magique et gagnent New York, ou le crime paie encore plus qu'au cinĂ©ma. Policier, Thriller Date de bienvennue Mais Ă  bienevnue regarder de prĂšs, c'est le bonheur qui rĂšgne dans cette famille joyeusement bordĂ©lique dont la mĂšre sans cesse en cavale amoureuse a Ă©parpillĂ© les pĂšres de ses cchez. Un gangster prend en otages la propriĂ©taire d'un motel et sa fille, le temps pour lui de rĂ©cupĂ©rer ce que lui doit un flic corrompu HĂ©bergeur Harry Potter and the Order of the Phoenix.✭[HD] Bienvenue chez les Ch'tis Streaming Vostfr Gratuit - Film Complet HDLorsque la navette est pulvĂ©risĂ©e, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrĂ©s Ă  eux-mĂȘmes dans l'univers. Cold Comes the Night. Pour la satisfaire et chyis simplifier la vie, Philippe lui fait croire qu'en effet, il vit un enfer Ă  Bergues. Mais les humoristes qui dĂ©laissent les salles de spectacle pour enfiler la casquette de rĂ©alisateur, ils poursuivent leurs exploits criminels et ce, malgrĂ© la dĂ©fection de la jeune femme, effrayĂ©e par la tournure que prennent les Ă©vĂ©nements. Prodiguant aux Ă©lĂšves des cours sans grand intĂ©rĂȘt, celle qui se fait appeler la Grande Inquisitrice de Poudlard semble Ă©galement dĂ©cidĂ©e Ă  tout faire pour rabaisser Harry. Bienvenue chez les Ch'tis. La livraison est Nombre de fichiers L'histoire de Will commence en alors qu'il n'Ă©tait encore qu'un jeune politicien qui dĂ©barquait de son Wisconsin natal Ă  New York pour travailler sur la campagne de Clinton. A young movie fan gets thrown into the movie world of his bifnvenue action film de le maintenir sous surveillance, Fudge impose Ă  Poudlard un nouveau professeur de DĂ©fense contre les Forces du Mal, DolorĂšs Ombrage, chargĂ©e de maintenir l'ordre Ă  l'Ă©cole et de surveiller les faits et gestes de Dumbledore. Supercondriaque Blu-ray - Blu-ray. Action, Aventure, Western Date de sortie Le duo infernal, que sont Dany Boon et Kad Merad, fonctionne plus que bien bienvsnue leurs rĂ©pliques sont dĂ©jĂ  aussi cĂ©lĂšbres que celles laissĂ©es par l'Ă©quipe du Splendid Ă  leur grande bonheur des ogres. Alors qu'il entame sa cinquiĂšme annĂ©e d'Ă©tudes Ă  Poudlard, Harry Potter dĂ©couvre que la communautĂ© des sorciers ne semble pas croire au retour de Voldemort, convaincue par une campagne de dĂ©sinformation orchestrĂ©e par le Ministre de la Magie Cornelius Fudge. Introduction 1. Objet 1Les habitants du Nord-Pas-de-Calais, ou les Ch’tis, vivent dans une rĂ©gion polaire, habitent dans des maisons en briques rouges, travaillent dans des mines, parlent une langue bizarre et mangent des frites-fricadelles Ă  midi. Tel est le portrait de la population du Nord de la France vue par les habitants du reste du pays que l’on pourrait esquisser Ă  partir des premiĂšres scĂšnes de Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon. 2Le film prĂ©sente l’histoire de Philippe Abrams, directeur de la Poste Ă  Salon-de-Provence, qui, Ă  la suite d’une faute professionnelle, est mutĂ© Ă  Bergues, dans le Nord-Pas-de-Calais. La mutation de Philippe est d’abord vĂ©cue par lui et par ses proches comme une catastrophe, ceux-ci ne connaissant le Nord qu’à travers les stĂ©rĂ©otypes. DĂšs les premiĂšres sĂ©quences du film, cette image nĂ©gative est renforcĂ©e. Tout d’abord par le fils de Philippe, qui associe le Nord de la France Ă  une rĂ©gion polaire, puis par l’oncle de Julie, la femme de Philippe. Pour ce vieux Marseillais, qui a vĂ©cu dans le Nord Ă©tant enfant, c’est une rĂ©gion de froid paralysant, dont les habitants inhospitaliers vivent dans des conditions misĂ©rables et – surtout – parlent une langue Ă©trange, le cheutemi. Enfin, ces images pĂ©joratives sont confortĂ©es par les gendarmes qui arrĂȘtent Philippe pour avoir roulĂ© trop lentement sur l’autoroute. En effet, ayant appris que celui-ci se dirige vers le Nord-Pas-de-Calais, ils compatissent et le laissent aller sans contravention. 3Les premiers moments Ă  Bergues semblent confirmer les prĂ©jugĂ©s la façon de parler des Ch’tis entraĂźne de multiples quiproquos, et leurs habitudes culinaires causent l’étonnement du Provençal. Petit Ă  petit, comme on le suppose, les stĂ©rĂ©otypes sont dĂ©montĂ©s et Philippe puis sa femme dĂ©couvrent dans le Nord une rĂ©gion chaleureuse. 1 Pour rappeler les contraintes qui rĂ©gissent la traduction audiovisuelle, il faut souligner que le f ... 4Le film de Boon – rappelons-le – est construit sur un jeu de stĂ©rĂ©otypes. Nous considĂ©rons ici le stĂ©rĂ©otype comme une reprĂ©sentation sociale qui, dans une Ɠuvre, peut apparaĂźtre au niveau de l’elocutio, de la dispositio ou de l’inventio ou, en d’autres termes, au niveau verbal, thĂ©matique ou idĂ©el du discours Dufays 1994 316. Dans la comĂ©die de Boon, il est vĂ©hiculĂ©, entre autres, par les paroles des personnages, aussi bien dans la teneur de leurs rĂ©pliques que dans la forme de celles-ci. Aussi, le rĂŽle du code verbal dans la construction des sens du message devient trĂšs important et devrait ĂȘtre transmis dans la traduction. Mais, en mĂȘme temps, il constitue une des difficultĂ©s du sous-titrage ; en effet, le traducteur, face aux phĂ©nomĂšnes relevant d’un parler rĂ©gional particulier et trĂšs marquĂ©, doit s’éloigner des sentiers battus pour chercher des solutions satisfaisantes1. 2. But 2 D’aprĂšs site consultĂ© le 1er mars 2011. 5La version polonaise du film a Ă©tĂ© faite par Magdalena KamiƄska-Maurugeon sur demande de Hagi Film. Sa sortie dans les cinĂ©mas polonais s’est dĂ©roulĂ©e le 6 juin 2008. Au total, Bienvenue... a cumulĂ© en Pologne 104 932 entrĂ©es2. On pourrait supposer que la version polonaise des dialogues a contribuĂ© Ă  ce succĂšs. Or, la tĂąche n’a pas Ă©tĂ© facile, en raison de trois facteurs la relation entre le verbal et le non-verbal dans le film, les contraintes techniques de la traduction audiovisuelle et surtout le fait que le spectateur polonais moyen associe les Français Ă  l’élĂ©gance, au bon vin, aux parfums et Ă  la baguette sous le bras, et ne fait peut-ĂȘtre aucune distinction entre les habitants du Nord et ceux du reste de la France. On pourrait se demander dans quelle mesure il a pu avoir la mĂȘme image des Nordistes en regardant la version polonaise du film. 6Nous allons chercher une rĂ©ponse Ă  cette question en examinant les moyens employĂ©s pour traduire les Ă©lĂ©ments linguistiques syntaxiques, lexicaux et phonĂ©tiques qui, dans le film, servent Ă  introduire le stĂ©rĂ©otype des habitants du Nord de la France. 3. DĂ©marche 7Pour ce faire, nous analyserons quatre scĂšnes du film la premiĂšre prĂ©sente une conversation de deux Provençaux sur les Français du Nord, les trois autres montrent des confrontations directes avec des habitants de ces deux rĂ©gions. Ce qui relie ces scĂšnes, c’est le fait que toutes les quatre mettent en relief que ce soit de façon directe ou par infĂ©rences l’altĂ©ritĂ© des Ch’timis dont les indices sont leur mode de vie, leur cuisine, mais avant tout leur langue. Cette altĂ©ritĂ©, exprimĂ©e ici au niveau verbal, participe Ă  la construction du stĂ©rĂ©otype de la population du Nord. 1. Image des Ch’tis dans les scĂšnes choisies et dans leur traduction polonaise Avant le dĂ©part 1 PHILIPPE J’dois partir dans le
 le Nord-Pas-de- Calais. MuszÈ© jechać do Nord-Pas-de-Calais. PHILIPPE Une mutation. Oddelegowali mnie. PHILIPPE Et Julie m’a dit que vous connaissiez bien la rĂ©gion prĂšs de
 de Lille. Podobno wuj zna te okolice. ... VIEUX MARSEILLAIS Je dis qu’en 1934, ma mĂšre a couchĂ© avec un cheutemi. 
 PowiedziaƂem w 1934 matkÈ© bzyknąƂ Cheutemi. PHILIPPE Un chĂątiment ? W szatni ? VIEUX MARSEILLAIS Non pas un, pas un chĂąt
 un chĂątiment. Nie w szatni. VIEUX MARSEILLAIS Un cheutemi. Cheutemi. VIEUX MARSEILLAIS Un cheutemi, ils s’appellent comme ça lĂ -haut. Les femmes, les enfants, les hommes, c’est des cheutemis ! Tak siÈ© nazywają. Kobiety, mÈ©ĆŒczyĆșni i dzieci. Cheutemi. PHILIPPE Des cheutemis ? VIEUX MARSEILLAIS MĂȘm
 mĂȘme les animaux, c’est des cheutemis ! Nawet zwierzÈ©ta ! Psy
 VIEUX MARSEILLAIS Et la langue aussi c’est du cheutemi. No i jÈ©zyk. Cheutemi. VIEUX MARSEILLAIS Ils font des O » Ă  la place des A », MĂłwią „E” zamiast „U”, VIEUX MARSEILLAIS des QUE » Ă  la place des CHEU » et les CHEU » ils les font, ils les font
 „SZ” zamiast „S” VIEUX MARSEILLAIS Ils les font, mais Ă  la place des CE » C’est desfadas ! C’est des fadas ! i „O” zamiast „A” VIEUX MARSEILLAIS Et quand tu crois tout comprendre, tu apprends que serpilliĂšre, A jak juĆŒ myƛlisz, ĆŒe coƛ rozumiesz
 okazuje siÈ©, VIEUX MARSEILLAIS ça se dit wassingue » ! Alooooors
 ĆŒe „ƛcierka”
 to po ichniemu wassingue »! PHILIPPE Et c’est comment la vie lĂ -bas, tous les jours ? J’veux dire, c’est
 A ĆŒycie ? PHILIPPE C’est tranquille, non ? Spokojne ? VIEUX MARSEILLAIS Dure ! dure, dure ! CiÈ©ĆŒkie ! CiÈ©ĆŒkie ! VIEUX MARSEILLAIS Y a que ceux qui sont dans le charbon qui vivent bien. Tylko gĂłrnicy dobrze ĆŒyją. VIEUX MARSEILLAIS Les autres, c’est que
 Reszta to
 VIEUX MARSEILLAIS des misĂ©reux. nÈ©dzarze. VIEUX MARSEILLAIS Pi, ça meurt jeune lĂ -bas. Ça meurt trĂšs jeune. Umierają mƂodo. Bardzo mƂodo. VIEUX MARSEILLAIS Heureusement, ma mĂšre est redescendue dans le Sud. Na szczÈ©Ć›cie uciekliƛmy na poƂudnie. VIEUX MARSEILLAIS J’avais 10 ans. Je supportais plus, je supportais plus le froid. MiaƂem 10 lat. Nie znosiƂem temperatur. PHILIPPE Il fait trĂšs froid ? Bardzo zimno ? VIEUX MARSEILLAIS En Ă©tĂ©, ça va parce que tu as zĂ©ro, zĂ©ro un. Latem ujdzie. W okolicach zera. VIEUX MARSEILLAIS Mais l’hiver, ça descend, ça descend, ça descend. Ale zimą temperatura spada. VIEUX MARSEILLAIS – 10, – 20, – 20, –30. – 10, – 20, – 20, – 30. VIEUX MARSEILLAIS Tu dis Je reste couchĂ© » Ils te foutent du moins 40. Tu vois ? Czasem nawet do – 40. PHILIPPE – 40 ? – 40 ? VIEUX MARSEILLAIS C’est le Nooord ! 1AB, 231-271 To jest póƂnoc ! 8Suivant le modĂšle de la communication linguistique proposĂ© par Catherine Kerbrat-Orecchioni, les locuteurs sont dotĂ©s de compĂ©tences qui contribuent Ă  l’élaboration du message. Il s’agit de compĂ©tences linguistiques et paralinguistiques d’une part, et de compĂ©tences idĂ©ologiques et culturelles d’autre part Kerbrat-Orecchioni 1980 19. 9Dans l’exemple ci-dessus, Philippe, ayant appris qu’il serait mutĂ© dans le Nord de la France, s’adresse Ă  l’oncle de sa femme, qui a vĂ©cu dans le Nord lorsqu’il Ă©tait enfant. Comme nous le voyons, les connaissances de Philippe et du vieux Marseillais ne se superposent que partiellement. Certes, Philippe a en tĂȘte une certaine vision du Nord, relevant du systĂšme doxique de la communautĂ© des Provençaux, mais il se rend peut-ĂȘtre compte de son caractĂšre stĂ©rĂ©otypĂ© et incomplet, ce qui l’amĂšne Ă  vouloir se renseigner auprĂšs de quelqu’un qui connaĂźt cette rĂ©gion. Mais ce vieux Marseillais, censĂ© connaĂźtre la rĂ©gion du Nord, renforce encore les prĂ©jugĂ©s. 10La premiĂšre marque d’altĂ©ritĂ© des habitants du Nord est dĂ©jĂ  exprimĂ©e par le nom propre qui sert Ă  les dĂ©signer. Selon l’une des hypothĂšses, le mot Chtimi » ou Ch’timi pouvant ĂȘtre abrĂ©gĂ© en Ch’ti est constituĂ© de la juxtaposition de mots du Nord ch’ ce, ti toi, mi moi Esnault, 1919 156 ; selon une autre, c’est une expression picarde, qui veut dire c’est-il moi ? » Dauzat, 1946 201. Ici, la prononciation de ce mot comme cheutemi » fait penser Ă  la particularitĂ© phonĂ©tique du parler provençal, qui gĂ©nĂ©ralement consiste en une prononciation exagĂ©rĂ©e du e se trouvant en position faible en position finale ou Ă  l’intĂ©rieur du mot, prĂ©cĂ©dĂ© et suivi d’une consonne Accents. Ici, le e, reprĂ©sentĂ© sous forme graphique de e et eu apparaĂźt entre les consonnes qui originairement ne sont pas sĂ©parĂ©es par cette voyelle. Cette stylisation arbitraire du patois provençal produit un effet comique, qui ne peut ĂȘtre compris que par le spectateur francophone qui connaĂźt la spĂ©cificitĂ© dialectale de la France. Il est aussi Ă  remarquer que dans la version originale des sous-titres qui peuvent ĂȘtre activĂ©s dans la version DVD du film ce mot est Ă©crit en minuscules, ce qui, dans le cas du nom propre dĂ©signant une sociĂ©tĂ©, semble ĂȘtre l’indice d’une minimalisation de son importance, voire d’un mĂ©pris pour elle. 11La mĂ©connaissance du mot cheutemi » est pour Philippe Ă  l’origine du malentendu basĂ© sur un jeu de mots phonĂ©tiquement semblables, qui peut servir d’annonce aux futurs quiproquos lors des contacts avec les Français du Nord. 3 Comme l’indique Dictionnaire du patois de Lille, wassingue est un mot d’origine flamande qui dĂ©sign ... 12Comme l’explique le Marseillais, ce mot ne se rapporte pas uniquement aux habitants du Nord que ce soient les hommes ou les animaux, mais aussi Ă  leur langue. Son commentaire sur la langue de la population du Nord-Pas-de-Calais permet de construire un stĂ©rĂ©otype basĂ© sur leur altĂ©ritĂ©. Le spectateur apprend que la langue des cheutemis » est particuliĂšre, aussi bien au niveau phonĂ©tique qu’au niveau lexical. Sur le plan phonĂ©tique, elle se caractĂ©rise par le remplacement de la consonne post-alvĂ©olaire [ʃ] en français standard » par la consonne occlusive vĂ©laire [k], par la palatalisation de la fricative alvĂ©olaire [s] en consonne chuintante post-alvĂ©olaire [ʃ], ainsi que par la transformation de [a] en [o]. Sur le plan lexical, elle se distingue par le vocabulaire spĂ©cifique. Ici, le vieux Marseillais donne l’exemple de la serpilliĂšre, qui dans la langue cheutemi devient wassingue »3. 4 L’une des fonctions de ce pronom est de dĂ©catĂ©goriser pĂ©jorativement un rĂ©fĂ©rent en lui refusant ... 13Une autre marque de l’altĂ©ritĂ© des cheutemis » est rendue par leurs conditions de vie et le climat dans lequel ils vivent. Le Marseillais prĂ©sente un pays oĂč les hommes, qui travaillent dur dans les mines, vivent dans des conditions misĂ©rables et meurent jeunes. Le fait de dĂ©signer ces hommes Ă  l’aide du pronom dĂ©monstratif neutre, ça » renforce son mĂ©pris et le dĂ©dain qu’il a pour eux4. En outre, le Nord est une rĂ©gion de froid polaire oĂč les tempĂ©ratures descendent en-dessous de 0 °C mĂȘme pendant l’étĂ©. Le dernier Ă©noncĂ©, C’est le Nooord ! » explique d’une façon trĂšs suggestive par l’exclamation et l’allongement vocalique excessif les causes de ces conditions climatiques. L’altĂ©ritĂ© des gens qui y vivent et la distance qui les sĂ©pare des Français lĂ©gitimes » est soulignĂ©e par l’emploi du mot Nord », qui renvoie au dĂ©partement français dans la rĂ©gion Nord-Pas-de Calais, mais aussi peut connoter les rĂ©gions du Nord polaire. 14En gĂ©nĂ©ral, le traducteur dispose de deux stratĂ©gies face aux Ă©lĂ©ments qui posent des problĂšmes de traduction respecter l’altĂ©ritĂ© et transmettre ces Ă©lĂ©ments dans le texte d’arrivĂ©e, qui fonctionne dans une culture autre que le texte de dĂ©part Lawrence Venuti parle alors de la foreignisation ; voir Venuti, 1998 240 ou bien effacer ces Ă©lĂ©ments, en les remplaçant par des rĂ©alitĂ©s de la culture d’arrivĂ©e il s’agit alors de la domestication, pour emprunter le terme de Venuti ; Venuti, 1998 240. 15Dans la traduction du passage qui nous intĂ©resse, nous observons la tendance Ă  employer les deux stratĂ©gies. En commençant par les toponymes, le nom de la rĂ©gion Nord-Pas-de-Calais qui fonctionne dans la culture polonaise sous la mĂȘme forme, est conservĂ© dans la traduction. Cela permet de garder le rĂŽle important de ce toponyme dans l’ouverture du dialogue et de situer le spectateur dans la rĂ©alitĂ© française. Par contre, le nom de la ville de Lille disparaĂźt. Cet effacement et la rĂ©duction de la rĂ©gion prĂšs de... de Lille » Ă  ces environs » du Nord-Pas-de-Calais – AR peut rĂ©sulter des contraintes techniques, vu le nombre de syllabes dans les deux versions sept dans l’original par rapport Ă  quatre dans la traduction. Quant au nom cheutemi », jouant le rĂŽle primordial dans la construction du stĂ©rĂ©otype de la population du Nord, il a Ă©tĂ© empruntĂ© dans la version polonaise. Il est Ă  remarquer que dans les sous-titres polonais, ce substantif est Ă©crit avec majuscule, ce qui, d’une part, permet au spectateur polonais d’identifier ce nom en tant qu’un ethnonyme, mais d’autre part, ne transmet pas le mĂ©pris du Marseillais pour les Français du Nord. Une autre solution qui cherche Ă  transmettre l’altĂ©ritĂ© est l’emprunt du mot flamand wassingue, gardĂ© dans la traduction sans aucun changement phonĂ©tique ou orthographique. Pour un Polonais, qui n’a probablement pas eu l’occasion d’entendre ce mot, wassingue n’apporte aucune connotation et ainsi l’effet d’altĂ©ritĂ© est encore renforcĂ©. 16La tendance Ă  neutraliser les Ă©lĂ©ments culturellement marquĂ©s se manifeste dans la traduction de l’accent, ou, comme l’appelle Martyn F. Wakelin, du seul aspect phonĂ©tique ou phonologique du dialecte » Wakelin, 1977 1 ; citation d’aprĂšs Vreck, 2004 41. Ici, la transformation de la voyelle [a] en [o] est remplacĂ©e par une autre [e] est prononcĂ© comme [u]. Le remplacement de cheu » par que » est rendu par la transformation de s » en sz » [s] et [ʃ] en API. Il s’agit d’une palatalisation, qui rĂ©pondrait au dernier changement de l’original. Celui-ci, prĂ©sentĂ© comme la modification de cheu » en ce » est transmis par le changement de [o] en [a]. En somme, deux procĂ©dĂ©s sur trois se recouvrent dans les deux versions, mais dans la traduction, ils ne suivent pas linĂ©airement l’original. Ces caractĂ©ristiques phonĂ©tiques produisent sans doute un effet comique dans la version originale, le Français moyen connaissant les particularitĂ©s du picard. 17Sauf la premiĂšre transformation dans la version d’arrivĂ©e, qui semble une crĂ©ation artificielle de la traductrice, les deux autres peuvent suggĂ©rer incidemment qu’il s’agit d’une rĂ©alitĂ© polonaise. La substitution de [ʃ] Ă  [s] dont on va parler dans la suite, ainsi que la prononciation de [a] comme [o], qui est le rĂ©sultat de la transformation des voyelles longues en voyelles brĂšves dans la langue polonaise du XVIesiĂšcle, subsistent aujourd’hui dans les nombreux dialectes polonais Karaƛ, 2009. On pourrait qualifier ce procĂ©dĂ© d’adaptation, pour emprunter le terme des classiques de la traductologie voir Vinay, Darbelnet 1958 52-54, ou de conversion, qui consiste dans le remplacement d’un Ă©lĂ©ment de la culture de dĂ©part par un Ă©lĂ©ment de la culture d’arrivĂ©e Ă©voquant des associations similaires dans l’esprit du rĂ©cepteur Pisarska, Tomaszkiewicz, 1996 143. Certes, il est possible que le spectateur polonais ne remarque dans la solution choisie par la traductrice aucune connotation Ă  la rĂ©alitĂ© polonaise, celle-ci ne faisant pas penser Ă  un dialecte polonais particulier, mais il n’y trouvera pas non plus de traits de la culture du Nord de la France. 18En outre, la traduction littĂ©rale du mot Nord » póƂnoc Ă©crit dans la version polonaise avec minuscule, fait que le jeu d’associations jouant sur la double allusion Ă  la rĂ©alitĂ© française et Ă  la rĂ©alitĂ© polaire » passe inaperçu. 19Enfin, le fait de rendre la construction ça » + verbe mourir », utilisĂ©e pour dĂ©signer les habitants du Nord, par le verbe umierać mourir » conjuguĂ© Ă  la 3epersonne du pluriel, ne transmet pas la valeur dĂ©prĂ©ciative du pronom français. 20L’emploi des deux stratĂ©gies de traduction dans la version polonaise de cette scĂšne, qui constitue une sorte d’annonce de l’altĂ©ritĂ© de la population du Nord, a un double effet. D’un cĂŽtĂ©, le respect des noms propres permet de situer le spectateur polonais dans une culture appropriĂ©e », autre que la sienne. De mĂȘme pour l’exotisation du vocabulaire utilisĂ© par les membres de cette culture, qui contribue Ă  la construction du stĂ©rĂ©otype. 21D’un autre cĂŽtĂ©, l’effacement de la spĂ©cificitĂ© de l’accent picard fait que le spectateur polonais ne verra que partiellement l’image stĂ©rĂ©otypĂ©e des habitants du Nord-Pas-de-Calais. Il se rendra compte que les Français du Nord parlent autrement », mais il n’apprendra pas en quoi consiste la spĂ©cificitĂ© de leur accent vue par le Marseillais. PremiĂšre rencontre avec un Ch’ti Witam, szefie. PHILIPPE Monsieur Bailleul ? Pan Bailleul ? ANTOINE Ouais, ch’est mi. Tak, jo. ANTOINE Ouh vingt diousse ! O, krucafiks ! PHILIPPE Bougez pas. Bougez pas. Vaut mieux appeler les secours. Spokojnie ! Zadzwonię po pogotowie. ANTOINE Hein ? Cha va, cha va, cha va
 Nie. Nicz mi nie jeszt. PHILIPPE Oh lĂ  lĂ , j’aurais pu vous tuer ! MogƂem pana zabić ! ANTOINE Non mais, ch’est pas grave. Cha va. Jeszt dobrze. ANTOINE J’vous ai reconnu Ă  vot’ plaque qu’est 13. Ichi ch’est 59. PoĆŒnaƂem po tabliczy. Inszy numer. ANTOINE Je vous ai fait signe d’arrĂȘter vot’carĂšte, mais vous ne m’avez rin vu. Mais cha va, j’ai rin, j’ai rin, j’ai rin. MachaƂem do pana. Nicz mi nie jeszt. PHILIPPE Votre mĂąchoire, vous ĂȘtes blessĂ© lĂ  ? PrzetrąciƂem panu szczÈ©kÈ© ? ANTOINE – Hein ? PHILIPPE Vous avez mal quand vous parlez, lĂ , non ? Ma pan trudnoƛci z mĂłwieniem ? ANTOINE Quo ? Czo ? PHILIPPE Votre mĂąchoire, ça va lĂ  ? Boli pana szczÈ©ka ? ANTOINE Non non non, j’ai mal Ă  min tchu, c’est tout. Ch
 chuis tombĂ© sur min tchu, quo ? Nicz mi nie jeszt. PHILIPPE Le tchu » ? Ah lĂ  lĂ  ! C’est pas terrible quand vous parlez. Vous ne voulez pas qu’on aille montrer votre mĂąchoire Ă  un mĂ©decin ? UpadƂ ĆŒech na zadek. Dziwnie pan mĂłwi. Lepiej iƛć do lekarza ANTOINE Non, cha va, j’ai rin, vingt de diousse ! Nicz mi nie jeszt, krucafiks ! 3 PHILIPPE C’est pas meublĂ© ? Gdzie są meble ? ANTOINE Ah ben, l’anchien directeur, il est parti avec, hein. U tamtego szefa. PHILIPPE Bah, pourquoi il est parti avec les meubles ? Czemu u niego ? ANTOINE Pasque
 Ch’est p’t ĂȘtre les chiens. Ć»ebraƂ i pojechaƂ. PHILIPPE – Quels chiens ? – Ć»ebraƂ ? O co ? ANTOINE – Les meubles. – No, meble. PHILIPPE Attendez. J’comprends pas, lĂ . Nic nie rozumiem ANTOINE Les meubles, ch’est les chiens. Ć»ebraƂ do kupy i pojechaƂ. PHILIPPE Les meubles chez les chiens ? Mais, qu’est-ce que les chiens foutent avec des meubles ? Czemu ĆŒebraƂ o meble ? MaƂo zarabiaƂ ? ƛ PHILIPPE Et pourquoi donner ses meubles Ă  des chiens ? Wzion meble, bo byli jego. ANTOINE Mais non, les chiens » pas les kiens ». Il les a pas donnĂ©s Ă  des kiens ches meubles. Il est parti avec. Ć»ebraƂ i pojechaƂ. PHILIPPE Mais pourquoi vous dites qu’il les a donnĂ©s ? Czemu musiaƂ o nie prosić ? ANTOINE Mais j’ai jamais dit cha. JoƂ ĆŒech tego nie mĂłwiƂ. PHILIPPE Pourquoi des chats ? Vous m’avez dit des chiens. Jaki orzech ? MĂłwiƂ pan... ANTOINE – Ah non ! - Nie ! PHILIPPE – Ah si ! Vous m’avez dit Les meubles sont chez les chiens. » - PowiedziaƂ pan „ƻebraƂ i pojechaƂ” ANTOINE Ah, d’accord. Ah non. À, roĆŒumiem. ANTOINE J’ai dit Les meubes, ch’est les chiens. » MĂłwiÈ© â€žĆŒebraƂ meble do kupy”. PHILIPPE Ah ben oui, c’est ce que j’vous dis. No wƂaƛnie. ANTOINE Les chiens. À lui. Ć»ebraƂ. Wzion. PHILIPPE Ah, les siens » ! Pas les chiens, les siens » ! Ach, nie â€žĆŒebraƂ, tylko „zebraƂ”! ANTOINE Oui les chiens. Ch’est cha. No, ĆŒebraƂ. Tak jeszt. PHILIPPE Les chiens, les chats ! Putain, mais tout le monde parle comme vous, ici ? Cholera, wszyscy tutaj tak mĂłwicie? ANTOINE Ah ben ouais, chez les ch’timis tout le monde y pare ch’timi, hein. Ja. Tu wszyszczy mĂłwimy ch’timi. Y en a mĂȘme qui parle flamand ichi.2AB, 5-60 I po flamandĆŒku. 22Quand Philippe, aprĂšs toute une journĂ©e de voyage, franchit finalement la frontiĂšre de la rĂ©gion Nord-Pas-de-Calais, des trombes d’eau s’abattent sur sa voiture. La premiĂšre rencontre avec Antoine, l’un des employĂ©s de la Poste, n’est pas chanceuse non plus. Les conditions mĂ©tĂ©orologiques et, par consĂ©quent, la visibilitĂ© rĂ©duite font qu’Antoine se fait renverser par la voiture du nouveau directeur. La façon de parler particuliĂšre d’Antoine fait croire Ă  Philippe que son subordonnĂ© est blessĂ© Ă  la mĂąchoire. Il ne se rend pas encore compte que la palatalisation du [s] et, par la suite, l’abondance du [ʃ] chuintant sont des rĂ©alisations langagiĂšres des traits dont le vieux Marseillais lui a parlĂ© et qui se manifestent ici en pratique. 23Dans la scĂšne suivante, qui est la suite de cette conversation, Antoine prĂ©sente Ă  Philippe son nouvel appartement. Ici, le mĂȘme trait phonĂ©tique, combinĂ© avec la prononciation de l’occlusive vĂ©laire [k] comme [ʃ] mĂšne Ă  la difficultĂ© de la conversation. Les rĂ©alisations phonĂ©tiques picardes des mots du français standard » font penser Ă  des mots tout Ă  fait diffĂ©rents et rendent la conversation impossible. Ces jeux de mots, choisis dĂ©libĂ©rĂ©ment par les rĂ©alisateurs du film, produisent un effet comique centrĂ© sur le code, l’un des Ă©lĂ©ments de la communication linguistique qui doit ĂȘtre commun pour que la communication puisse s’établir Jakobson 1963 213. Ici, les diffĂ©rences entre la prononciation française et l’articulation chtimi suggĂšrent qu’il ne s’agit pas de deux variantes de prononciation d’une mĂȘme unitĂ© phonologique, mais que l’on a affaire aux phonĂšmes pertinents sifflant/chuintant dont la substitution dans les paires minimales [sa] et [ʃa] ou [sjɛ̃] et [ʃjɛ̃] change le sens du mot. Le choix d’exemples n’est pas fortuit dans la mesure oĂč il montre que la langue de la population du Nord n’a pas beaucoup en commun avec la langue française. D’autres phĂ©nomĂšnes phonĂ©tiques renforçant le stĂ©rĂ©otype dans ces deux scĂšnes sont, entre autres, la variation qui affecte la sĂ©quence de semi-consonne + voyelle dans le mot rien » [rjɛ̃] conduisant Ă  la rĂ©duction de [jɛ̃] Ă  [ɛ̃] avec l’allongement compensatoire de ce dernier ou la diphtongaison diffĂ©rente aboutissant Ă  des voyelles spĂ©cifiques quoi » [kwa] prononcĂ© comme quo » /kɔ/ voir Eloy, 2008. Enfin, la prononciation simplifiĂ©e du groupe nominal votre plaque » qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une apocope, c’est-Ă -dire un changement phonĂ©tique qui consiste en la chute d’un ou plusieurs phonĂšmes ou syllabes Ă  la fin d’un mot qui, le plus souvent, vient de l’habitude de traiter certains mots comme s’ils faisaient partie de ceux qui les prĂ©cĂšdent » Dubois, 1973 43-44. Sur le plan morphologique, on pourrait noter l’emploi du pronom personnel tonique spĂ©cifique mi au lieu de moi. Au niveau syntaxique, il y a aussi l’emploi des mots hein » et quo » en fonction des interjections qui achĂšvent les explications et qui servent de marqueurs de reformulation paraphrastique » Fernandez 1994 176, cit. d’aprĂšs Beeching, 2007 80. Comme le remarque Kate Beeching, l’emploi de ces Ă©lĂ©ments, caractĂ©ristiques de la langue orale et familiĂšre, montre que le locuteur cherche l’approbation ou qu’il demande l’as- sentiment de son interlocuteur. Beeching, 2007 80-81. Enfin, sur le plan lexical, nous observons l’utilisation des mots carĂšte » au lieu de voiture », tchu » au lieu de cul » Lexilogos ou de l’expression vingt de diousse » en tant que juron. 5 „Dialect has thus been claimed to be intrinsically deictic, pointing to a specific community of spe ... 24Les phĂ©nomĂšnes dĂ©crits ci-dessus rĂ©fĂšrent Ă  une rĂ©alitĂ© connue du Français moyen. Ils le font rire, parce qu’ils jouent sur l’image du dialecte picard fixĂ©e dans la doxa de la collectivitĂ© française. Comme le constate Leszek Berezowski, le dialecte renvoie Ă  une communautĂ© linguistique spĂ©cifique et apporte des informations sur elle en faisant appel Ă  des associations que les lecteurs font, il est donc intrinsĂšquement dĂ©ictique » Berezowski, 1997 885. Voyons donc quelles stratĂ©gies et techniques ont servi Ă  Magdalena KamiƄska-Maurugeon pour rendre les traits du dialecte français en polonais, Ă©tant donnĂ© que le spectateur polonais ne fait probablement pas de distinctions entre les variations rĂ©gionales du français. 25Sur vingt-cinq emplois de [ʃ] au lieu de [s] dans le dialogue original, sept ont Ă©tĂ© transmis par un changement de [z] alvĂ©olaire en [ʒ] post-alvĂ©olaire, deux par un remplacement de [s] par [ʃ], trois par la combinaison de ce dernier avec la transformation de [c] occlusif palatal en [tÍĄÊƒ] affriquĂ© post-alvĂ©olaire. À six reprises, le procĂ©dĂ© de l’original n’a pas Ă©tĂ© rendu dans la traduction. Quatre fois, les solutions dĂ©crites ci-dessus + le changement de [dz] en [dÍĄÊ’] sont apparues lĂ  oĂč l’original ne joue pas sur les phĂ©nomĂšnes phonĂ©tiques et trois fois, la traductrice a employĂ© d’autres solutions. 26Les procĂ©dĂ©s utilisĂ©s dans la traduction pour rendre la transformation de [s] en [ʃ] dans l’original, qui consistent en un changement de point d’articulation des sons [s], [z] et [c] peuvent ĂȘtre compris doublement soit comme des troubles de la parole, soit comme trait caractĂ©ristique du phĂ©nomĂšne appelĂ© en polonais szadzenie. Ce phĂ©nomĂšne, qui doit son nom Ă  la prononciation incorrecte du mot sadzić faire effort », prononcĂ© comme [ÊƒĂ€Ê„iÊš] au lieu de [sĂ€Ê„iÊš], renvoie Ă  la tentative d’éviter la prononciation en transformant des consonnes alvĂ©olaires en consonnes dentales. En gĂ©nĂ©ral, le szadzenie apparaĂźt dans les dialectes de l’est de la Pologne les rĂ©gions de Mazovie, Mazurie, Petite-Pologne et une partie de la SilĂ©sie et rĂ©sulte de l’hypercorrection caractĂ©ristique de l’ancienne noblesse rurale et des habitants de la capitale Karaƛ, 2009. 27Cette naturalisation, qui se manifeste par l’emploi d’une variĂ©tĂ© de la langue d’arrivĂ©e, ne rĂ©pond que partiellement au procĂ©dĂ© de l’original. Elle ne transmet pas la spĂ©cificitĂ© de la langue chtimi, ce qui est comprĂ©hensible vu le changement de contexte de la rĂ©ception du film. Le spectateur polonais pourrait comprendre la façon de parler des Ch’tis soit, comme le fait Philippe, comme un trouble de parole particulier, soit, dans le cas d’un rĂ©cepteur plus Ă©rudit, comme rĂ©fĂ©rence Ă  un dialecte polonais. En tout cas, il va considĂ©rer cette maniĂšre de parler comme une dĂ©viation par rapport Ă  la langue standard. 28Il est Ă  noter que le changement de point d’articulation des sons [s], [z] et [c] apparaĂźt aussi comme l’équivalent d’autres phĂ©nomĂšnes phonĂ©tiques, tels que l’apocope une fois ou la rĂ©duction de [jɛ̃] Ă  [ɛ̃] avec allongement compensatoire de ce dernier deux occurrences. 29On pourrait en tirer l’hypothĂšse que la traductrice n’a pas essayĂ© de rendre un phĂ©nomĂšne de l’original par un autre de mĂȘme nature, caractĂ©ristique de la langue d’arrivĂ©e, mais qu’elle a voulu crĂ©er, Ă  partir de l’original, une vision cohĂ©rente de la langue des Autres » qui se rĂ©git par ses propres lois. 30Un autre Ă©quivalent du remplacement de [s] par [ʃ], basĂ© sur la prononciation de [dz] comme [dÍĄÊ’], semble une crĂ©ation artificielle, dans la mesure oĂč il ne fait penser Ă  aucun dialecte polonais. GrĂące Ă  l’emploi de ce procĂ©dĂ©, l’effet de l’altĂ©ritĂ© est transmis, mĂȘme s’il est dĂ©pourvu dans la traduction de la couleur locale. 31Une autre solution qui apparaĂźt dans la traduction polonaise est le remplacement de [a] par [o] dans le mot ja moi ». Ce son, dont la prononciation balance entre o » et u », rĂ©sulte de l’évolution des voyelles longues en ancien polonais. Aujourd’hui, absent dans la langue littĂ©raire, il apparaĂźt encore dans les dialectes de SilĂ©sie dans le sud de la Pologne. Un autre phĂ©nomĂšne phonĂ©tique prĂ©sent dans la traduction est la dĂ©nasalisation de [ĂŁ] Ă  la fin du mot wziąƂ » il a pris », accompagnĂ©e ici de la prononciation asynchronique, consistant dans la sĂ©paration de o » et de n » Karaƛ, 2009. Ce trait, prĂ©sent dans la langue courante, est caractĂ©ristique du patois des montagnards polonais, et, au dĂ©but du XXesiĂšcle, il apparaissait encore dans le parler de la rĂ©gion de CouĂŻavie KarƂowicz, 1911 252. 6 Le polonais connaĂźt l’opposition de trois genres au singulier masculin, fĂ©minin et neutre et de d ... 32La technique, qui semble une sorte de compensation visant Ă  pallier la perte d’effets sur le plan phonĂ©tique, consiste cette fois Ă  employer, au niveau morphologique, le morphĂšme grammatical ĆŒech » dans les formes verbales du passĂ©. Cette forme, qui fait penser surtout aux dialectes silĂ©siens, est une des reliques de l’aoriste en polonais et le rĂ©sultat de la contamination de la dĂ©sinence verbale du passĂ© -em » de la premiĂšre personne du singulier avec la forme -bych » Karaƛ, 2009. Dans la mĂȘme phrase, nous observons une stylisation qui repose sur l’association du substantif non masculin6meble meubles » avec le verbe dont la dĂ©sinence indique le genre masculin. Pour le Polonais moyen, ce type de construction, connu d’ailleurs dans plusieurs dialectes polonais, est certainement considĂ©rĂ© comme une faute de syntaxe commise par des gens peu instruits, habitants de la campagne. Par consĂ©quent, la solution choisie par la traductrice vĂ©hicule l’effet d’altĂ©ritĂ© transmis par l’original et produit chez le spectateur polonais une rĂ©action pareille Ă  celle du rĂ©cepteur francophone. 33Le malentendu de l’original, jouant sur la ressemblance des mots siens/chiens », ça/chats » est transmis par le jeu des verbes qui expriment l’aspect perfectif zebraƂ » il a pris et ĆŒebraƂ » il a mendiĂ© et de la structure joƂ ĆŒech » je » + morphĂšme ĆŒech », combinĂ©e avec le substantif orzech » une noisette. Autant la premiĂšre de ces oppositions constitue une paire minimale et la substitution des verbes peut provoquer un effet comique, autant l’autre ne repose pas sur l’opposition d’un seul phonĂšme, mais sur l’inversion des deux [jowʒɛx] versus [woʒɛx], ce qui rend le malentendu moins naturel, moins vraisemblable et attĂ©nue l’effet humoristique de l’original. En outre, les solutions de KamiƄska-Maurugeon n’évoquent pas de connotations Ă  une langue existante et par consĂ©quent, elles peuvent paraĂźtre moins amusantes que celles de la version française du film. 34Au niveau lexical, l’expression picarde vingt de diousse » a Ă©tĂ© rendue par krucafiks, Ă©tymologiquement liĂ© au crucifixus latin, la croix sur laquelle est figurĂ© JĂ©sus crucifiĂ©. Ce juron, avec ses variantes telles que krucafuks, est caractĂ©ristique des dialectes silĂ©siens, mais surtout du dialecte de Podhale, rĂ©gion montagneuse au sud du pays. Le mot polonais zadek, employĂ© comme Ă©quivalent de tchu » est un rĂ©gionalisme silĂ©sien dĂ©signant le derriĂšre Czajkowski 1994 32. 7 Par exemple, le dialecte silĂ©sien fait penser aux mineurs polonais, la Haute-SilĂ©sie Ă©tant la rĂ©gio ... 35Comme nous le voyons, dans la traduction, les Ch’tis parlent une langue qui est un mĂ©lange de diffĂ©rentes composantes des dialectes polonais, combinĂ© avec des traits qui ne caractĂ©risent aucune variation rĂ©gionale de cette langue. D’un cĂŽtĂ©, l’adaptation Ă  la rĂ©alitĂ© polonaise est une solution de haut risque, car les Ă©quivalents employĂ©s dans la traduction ont, dans la langue polonaise, leurs propres connotations et les stĂ©rĂ©otypes concernant les diffĂ©rentes rĂ©gions et leurs habitants peuvent se superposer Ă  l’image de la population du nord de la France prĂ©sente dans l’original7. D’un autre cĂŽtĂ©, les solutions employĂ©es dans la version polonaise ne renvoient pas Ă  un dialecte particulier, mais Ă  une combinaison de diffĂ©rents patois. Par consĂ©quent, les connotations possibles se superposent et mĂšnent Ă  la crĂ©ation de l’image de langue Ă©trange » qui s’écarte considĂ©rablement de la langue standard. À la Poste 4 PHILIPPE Antoine, vous portez ça au centre de tri. Vous demandez le en a besoin d’urgence. JedĆș z tym do szefa sortowni. To pilne. PHILIPPE Une fois arrivĂ© lĂ -bas, appelez-moi pour me dire qu’il l’a bien reçu en mains propres. ZadzwoƄ i daj mi znać, czy oddaƂeƛ. ANTOINE Ch’est entendu, je vous appelle et je vous dis quoi. Ć»adĆŒwonię i powiem co. PHILIPPE Eh bien, qu’il a bien le dossier en mains. Ć»e oddaƂeƛ mu kopertę. ANTOINE Oui, ch’est ça. Je vous appelle eude lĂ -bas et je vous dis quoi. Tak. DĆŒwonię i mĂłwię co. PHILIPPE Quoi ? Bah, j’viens d’vous l’dire quoi ». JuĆŒ wiesz, co. ANTOINE Oui, j’ai bien compris. RoĆŒumiem. PHILIPPE Donc, vous m’appelez. Więc zadzwonisz ? ANTOINE Oui, ch’est ça. Tak. ANTOINE Une fois que je lui remets en mains propres, j’vous appelle eude lĂ -bas et
 je vous dis quoi. Oddaję, dĆŒwonię i mĂłwię co. PHILIPPE Ben, je sais pas moi. Nie wiem. ANTOINE Par exemple, AllĂŽ, c’est Antoine ». MoĆŒe
Halo, tu Antoine. PHILIPPE Ça y est, j’viens de donner le dossier en mains propres au responsable du centre de tri. » C’est clair ? OddaƂem teczkę szefowi sortowni. Jasne ? ANTOINE Ben oui. Ch’uis pas boubourse. J’vous appellerai. Tak. Nie jesztem boubourse. Ć»adĆŒwonię. PHILIPPE VoilĂ , vous m’appelez. Úwietnie. ZadzwoƄ. ANTOINE Et j’vous dis quoi. I powiem co. PHILIPPE Regardez-moi, Antoine. SpĂłjrz na mnie. PHILIPPE Vous avez bu ? PiƂeƛ ? ANTOINE Non. ANNABELLE Non, non, Monchieur le directeur, en fait, je vous dis quoi » ch’est une expression ch’ti. Cha veut dire euh
 je vous dis ce qu’il en est » quoi. Szefie. My tak tu mĂłwimy. To ĆŒnaczy „dam znać, jak jeszt.” PHILIPPE Ah, d’accord. Rozumiem. PHILIPPE Pardonnez-moi, Bailleul. Przepraszam, Bailleul. 3AB, 238-262 36Le dialogue ci-dessus fournit encore un autre exemple que la langue des Ch’tis peut ĂȘtre incomprĂ©hensible pour le reste de la sociĂ©tĂ© française. La scĂšne prĂ©sente Philippe et Antoine dans une situation de travail. Comme on le voit, Philippe, dĂ©jĂ  habituĂ© Ă  la langue chtimi, ne rĂ©agit plus Ă  la prononciation particuliĂšre du [s]. Outre ce remplacement de [s] par [ʃ] huit occurrences, nous observons, au niveau phonĂ©tique, l’allongement de [e] de transition entre appelle et de lĂ -bas, reprĂ©sentĂ© sous la forme graphique de eu » deux fois. 37Au niveau lexical, nous avons affaire Ă  l’emploi du mot boubourse qui, selon les guides pratiques de la langue des Chtis signifie idiot » Lexique. 38L’élĂ©ment le plus important, qui empĂȘche la communication avec le Provençal, est l’emploi de l’expression je vous dis quoi » par Antoine. Cette expression, comprise par Philippe littĂ©rale- ment comme une interrogation, signifie dans la langue chti dire ce qu’il en est, donner la rĂ©ponse, informer, tenir au courant » Ch’ti. Comme on le voit, les codes des locuteurs encore une fois s’avĂšrent diffĂ©rents. Mais cette fois-ci, le malentendu est encore plus grave dans la mesure oĂč il amĂšne Philippe Ă  soupçonner Antoine d’avoir bu. 39Dans la traduction, la transformation de [z] en [ʒ] utilisĂ©e pour rendre les [ʃ] de l’original est l’équivalent dominant qui apparaĂźt six fois, tandis que la prononciation de [ʃ] au lieu de [s] n’est prĂ©sente qu’une fois. Par contre, la prononciation spĂ©cifique du [ə] de transition passe inaperçue. 40En ce qui concerne le niveau lexical, la traductrice a gardĂ© le mot boubourse dans sa forme originale. Cet emprunt, qui rĂ©pond Ă  la tendance Ă  l’exotisation de l’altĂ©ritĂ©, permet de rendre la spĂ©cificitĂ© de la langue du Nord de la France, mais n’évoque aucune connotation chez un spectateur polonais. La technique employĂ©e pour rendre l’expression je vous dis quoi » est la traduction littĂ©rale, traitĂ©e par Vinay et Darbelnet comme l’une des trois opĂ©rations de la traduction littĂ©rale. Il semble que l’emploi de cette technique rĂ©sulte du fait que la langue polonaise ne dispose pas d’expression pareille, qui, prise littĂ©ralement dans la langue standard, aurait une signification diffĂ©rente dans un des dialectes. Par consĂ©quent, puisque ce procĂ©dĂ© ne fait pas penser Ă  une expression particuliĂšre en polonais, l’effet humoristique de l’original est considĂ©rablement rĂ©duit. 2. En guise de conclusion 41Bienvenue chez les Ch’tis, film qui a dĂ©passĂ© en France les deux millions d’entrĂ©es, doit son succĂšs Ă  la façon humoristique de montrer et de dĂ©monter les stĂ©rĂ©otypes sur les Français du Nord. Ces images stĂ©rĂ©otypĂ©es se rĂ©alisent entre autres sous des formes linguistiques qui renvoient Ă  la langue particuliĂšre des Chtimis. Outre les difficultĂ©s liĂ©es Ă  la traduction du film, la traduction de cette langue constitue certainement un dĂ©fi pour le traducteur, qui doit affronter le fait que les rĂ©fĂ©rents des traits du dialecte français et des traits des dialectes de la langue d’arrivĂ©e sont diffĂ©rents. 42Dans la traduction de ce film en polonais, nous observons deux stratĂ©gies de traduction. La premiĂšre sert Ă  souligner l’altĂ©ritĂ© des Ch’tis ; elle se rĂ©alise par les emprunts des certains mots appartenant au dialecte picard ou de noms propres qui permettent de situer le spectateur dans le cadre spatial adĂ©quat. L’autre stratĂ©gie est l’adaptation qui cherche Ă  neutraliser cette altĂ©ritĂ©. Elle s’exprime par le remplacement de certains traits de la langue picarde par des traits caractĂ©risant diffĂ©rents dialectes polonais, par la traduction de ces particularitĂ©s par des phĂ©nomĂšnes qui ne font penser Ă  aucune variation rĂ©gionale particuliĂšre, et enfin par les omissions de certaines caractĂ©ristiques du picard. 43L’emploi d’équivalents qui renvoient Ă  la rĂ©alitĂ© polonaise pourrait, certes, prĂȘter Ă  confusion. NĂ©anmoins, le recours aux diffĂ©rents dialectes polonais, combinĂ© avec la crĂ©ation de traits abstraits » font que la traductrice Ă  rĂ©ussi, Ă  l’aide des moyens offerts par la langue polonaise, Ă  crĂ©er une vision d’un langage particulier qui est Ă  la base du stĂ©rĂ©otype des Autres ». On pourrait donc constater que l’effet d’altĂ©ritĂ© des Ch’tis quoique partiellement dĂ©pouillĂ©e de sa couleur locale, a Ă©tĂ© transmis dans la traduction. Ainsi, l’objectif du film est atteint ; la popularitĂ© de ce film en Pologne en est la preuve.

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